Résumé livre Coleman New organic grower
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Une référence pour les maraîchers : Eliot Coleman

Écrit pour la première fois en 1988, je résume ici la 30ème édition de The New Organic Grower datant de 2018. Ce livre est un classique dans le maraîchage. Par une approche scientifique et expérimentale, Eliot Coleman nous livre des méthodes et techniques culturales se rapprochant le plus possible des cycles naturels.

Vous trouverez, dans cet article, un résumé du livre et mon avis sur celui-ci.

Avec les différents résumés de ce blog, je veux aider ceux qui, comme moi, veulent s’autoformer (voir l’article sur l’autoformation en agriculture) avant de créer et d’améliorer continuellement leur micro-ferme. La liste complète des livres qui m’ont marqués se trouvent dans l’article « la liste ultime de livres pour réussir son projet agricole« . J’espère que ces résumés vous donneront envie de lire ces livres et de sélectionner ceux qui vous serviront le plus. Et une fois les avoir lu vous pourrez utiliser ces résumés comme aide-mémoires! Bonnes lectures!

Une histoire pour commencer

Au début du 20ème siècle un groupe d’agriculteurs allemands, français et anglais ont travaillé sur une agriculture biologique allant à l’encontre du mouvement chimique prônant que cette dernière en plus d’affecter les sols étaient un danger pour l’Homme. De nombreuses recherches étaient déjà portées à l’époque (par des agriculteurs, scientifiques et philosophes) sur la fixation de l’azote, les associations mycorhiziennes, la biologie des sols, l’allélopathie, les adventices et les relations entre les plantes et les ravageurs.

Ces travaux contre l’agriculture chimique ont été poursuivis par de nombreux agriculteurs et chercheurs connus du grand public avec notamment en Allemagne le mouvement Lebensreform (réforme de la vie en allemand) crée en 1890 ainsi qu’aux Etats-Unis en 1940 les travaux de l’anglais Albert Howard et de l’américain J.I. Rodale.

Il est important de comprendre que l’agriculture biologique n’est pas nouvelle et qu’elle repose sur de nombreux travaux et expérimentations. Les recherches dans cette agriculture reposent sur trois points essentiels :

  • L’atteinte et le maintien de la fertilité des sols dans la durée,
  • L’optimisation de la valeur nutritionnelle des cultures,
  • La prévention des problèmes de ravageurs.

La fertilité ne dépend pas des produits industriels achetés mais résulte de l’interaction entre l’intelligence humaine avec le process de vie de la Terre. Les pratiques culturales suivantes maintiennent la fertilité des sols :

  • La rotation des cultures
  • Les engrais verts
  • Le compost
  • La diversification (mélanger les cultures avec les élevages)
  • Le mélanges d’espèces
  • L’assolement longue durée avec pâturage
  • Le couvert végétal
  • Les minéraux provenant de la roche
  • La biodiversité

Tandis que l’état d’esprit de l’agriculteur industriel utilisant la chimie est concentré sur les symptômes d’un problème et sur l’utilisation de produits coûteux pour pallier à ces symptômes, l’agriculteur biologique lui s’attaque à la cause du problème et regarde le processus naturel correspondant afin de corriger cette cause et de prévenir sa réapparition.

Malheureusement l’agriculture biologique n’est pas encore généralisée et n’est pas prise au sérieux par tous. Pourtant les vrais utopistes sont ceux qui pratiquent l’agriculture chimique puisqu’ils pensent que leurs méthodes sont durables.

L’agriculture artisanale

Le bon développement d’une plante dans un contexte donné par un agriculteur dépend de nombreux facteurs : la lumière, l’humidité, la température, la fertilité du sol, l’équilibre minéral, la vie du sol, les adventices, les ravageurs, les graines, le travail, la planification et les compétences de l’agriculteur. Certains de ces facteurs sont plus faciles à influencer que d’autres.

Travailler avec la nature et donc le vivant n’a rien d’une entreprise conventionnelle et le processus n’a rien d’industriel mais est biologique. La création, par l’auteur, d’un système de culture pour du maraîchage sur petite surface s’est articulée autour de quatre sujets :

  • La simplification des techniques de production,
  • La localisation des outils et machines les plus efficaces,
  • La réduction des dépenses en fournitures,
  • La manière de produire la plus rémunératrice.

Ce sont les quatre points clés pour la réussite d’une production sur petite surface, rentable économiquement et basée sur l’activité biologique.

Mais la question indispensable à se poser avant de s’installer est : pourquoi voulez-vous devenir agriculteur ? Vous devez prendre le temps de répondre sérieusement à cette question.

Le terre

Le recherche de terrain est la première difficulté. Souvent les porteurs de projets recherchent la ferme de leurs rêves. D’une part vous aurez énormément de difficulté à trouver cet idéal et d’autre part toutes fermes, aussi belles soient-elles, sont partie d’un champ. Il faut savoir apprécier le processus de transformation de celui-ci en votre ferme rêvée. Les points à vérifier avant d’acheter sont les suivants :

  • Le type de sol : sa texture et sa structure
  • La profondeur du sol
  • Les particularités et pentes
  • Le drainage de l’air
  • La protection au vent et au soleil
  • L’eau
  • La localisation géographique
  • L’accès
  • La sécurité, les protections
  • Les polluants
  • La superficie

Une analyse de sol est fortement recommandée.

L’échelle et le capital

Les économistes américains annoncent constamment que les exploitations doivent s’agrandir pour survivre. L’idée de fermes maraîchères sur petites surface est considérée comme hors du temps. Dans certaines parties du monde des petites fermes réussissent à perdurer et c’est le cas en Europe. C’est notamment dû à la relation entre la recherche de produits de qualité par les consommateurs et une attention particulière à la provenance des produits qui est reconnue en Europe.

La taille idéale d’une ferme pour un couple ou une petite famille est de 2.5 acres (1hectare) pour une parfaite gestion de la plantation, récolte et du maintient de la fertilité des sols.

L’équipement de base recommandé pour un faible investissement est le suivant :

  • Motoculteur
  • Houe maraîchère
  • Semoir mono rang et multi rangs
  • Matériel à semis
  • Houe et matériels manuels
  • Chariots et brouettes

Des investissements additionnels peuvent être ajoutés comme des serres et un système d’irrigation.

Il est considéré ici qu’un investissement est raisonnable s’il peut être remboursé en 5ans avec 10% d’intérêt.

Le travail

Un autre avantage de travailler sur petite surface est que la seule main d’œuvre composée du couple ou de la famille est suffisante. L’embauche de salariés ajoute des complications mais peut être intéressante dans certains cas. Le système de production doit suivre les directions suivantes :

  • Choisir un équipement facile d’utilisation, efficace et réparable
  • Cultiver une grande variété de plantes pour diversifier son travail tout au long de la saison
  • Être rigoureux sur la fertilisation et la pression des ravageurs
  • Planifier, organiser et anticiper pour éviter le stress et la panique
  • Proposer des solutions de marketing innovantes pour économiser de l’argent et du temps.

De manière générale, il faut être efficace, maximiser ses compétences, minimiser ses faiblesses et savoir s’adapter.

Stratégies de marketing

La réussite de vente de légumes tient à la réponse aux questions suivantes : quelle culture ? En quelle quantité ? Prêtes quand ? Vendues à qui ?

La haute qualité des produits est un atout considérable des petites fermes et doit absolument être mis en avant.

La planification et l’observation

Les différentes étapes pour planifier ses cultures sont les suivantes :

  • Le choix des espèces : suivant les consommateurs potentiels et suivant votre contexte climatique :
    • Faire un calendrier de semis des différents légumes
    • Séparer ceux qui seront sous serres, ceux protégés et ceux en plein champ
    • Séparer les cultures à haut rendement de celles à bas rendement
  • La quantité de la production
  • Subdiviser son terrain (quelque soit sa taille) : l’idéal étant des parcelles de 30m de long sur 10m avec 3m de distance entre chaque parcelle.
  • La disposition et l’espacement des cultures : une planche fait 30m de long et 75cm de large.
  • Obtenir des graines de bonne qualité
  • Déterminer la quantité de graines nécessaire
  • Savoir quand planter : en fonction de la date de récolte recherchée.

La rotation des cultures

La rotation des cultures est utilisée depuis très longtemps. Bien qu’établir une rotation de culture peut rapidement devenir complexe, les bénéfices apportés sont nombreux :

  • La gestion des insectes, maladies et adventices
  • La meilleure nutrition des plantes
  • Une meilleure utilisation de l’amendement
  • La préservation et l’amélioration de la structure du sol
  • L’amélioration des rendements (par l’influence bénéfique des plantes précédentes)

Certains schémas de succession commencent à être approuvés mais ne sont pas stricts (par exemple la pomme de terre a des meilleurs rendements après la culture du maïs).

Un système de rotation fonctionne mieux lorsque les tailles des parcelles et des planches sont standardisées. Sa conception se faire par itération en suivant les différentes règles de succession recommandées.

Les engrais verts

Les engrais verts sont cultivés pour le sol et non pour la vente. Les apports sont divers : limitent l’érosion, retiennent les nutriments, limitent les adventices, font remonter les nutriments des strates inférieures du sol au strates supérieures et, dans le cas des légumineuses, permettent de fixer l’azote de l’air. Leur incorporation au sol après leur destruction améliore sa fertilité et sa structure. Le timing est crucial lors de l’implantation des engrais verts.

La préparation du sol

La préparation du sol prend en compte :

  • Le travail du sol,
  • L’incorporation de chaux, amendements et matières organiques,
  • L’incorporation d’engrais vert et de résidus de cultures.

Le travail du sol en profondeur est utile pour la compaction, l’aération du sol, la structure du sol, le drainage et la profondeur du sol accessible par les racines des plantes. Il est fait avec un chisel, une grelinette (avec des dents courbées) ou une fraiseuse. Un travail superficiel du sol peut être effectué avec un motoculteur (rotavator, fraiseuse, motobineuse, un rotobêche ou encore une herse rotative combiné avec un rouleau). Il permettra un mélange uniforme entre la matière apportée et la première couche du sol.

L’utilisation d’un motoculteur pouvant atteler plusieurs équipements est très pratique pour des petites surfaces. Une petite fraiseuse électrique (Tilther) est également très pratique pour une préparation du lit de semence en finition.

Le non travail du sol est aussi une option. Cela va généralement de pair avec l’utilisation de mulch et de matériels très spécifiques. Ces techniques sont encore à l’état expérimentale sur la ferme.

La fertilité des sols

Utilisez la matière organique facilement accessible : fumier des élevages à proximité, déchets verts… La construction du sol peut se faire avec les amendements suivants :

  • Matière organique : de l’ordre de 20tonnes/acre (=18.145t/4000m²)
  • Poudre de roche phosphatée
  • Marne (roche sédimentaire)
  • Roche calcaire
  • Micronutriments spécifiques : zinc, cuivre, cobalt, bore et molybdène

Les deux manières de fertiliser un sol sont soit de nourrir la plante directement (fertilisants solubles) soit de nourrir le sol et laisser le processus naturel nourrir la plante. Cette dernière est la plus durable. Les amendements peuvent être fait avec :

  • De la matière organique,
  • Des résidus de culture,
  • Du compost (de déchets verts et de fumier),
  • Des minéraux sous forme de poudre de roche (comme la roche phosphatée, le basalte ou un mélange de différentes roches).

La poudre de roche n’est pas forcément indispensable, il est recommandé de faire une analyse de sol pour quantifier et choisir la fertilisation la plus adaptée.

L’apport en fertilisation doit être planifiée dans votre rotation de culture et intervenir avant chaque culture exigeante. Les résidus de la culture précédente et éventuellement un apport de compost supplémentaire suffisent pour une culture peu exigeante.

La fertilisation générée par la ferme

Aujourd’hui le maraîchage demande beaucoup d’intrants en matière organique pour compenser les extrants induits par la récolte. Ce qui rend le système dépendant et dans certains cas coûteux. Pour augmenter son autonomie, il faudra soit mettre jachère périodique les parcelles cultivées en laissant pousser une prairie soit dédier une parcelle à la mise en place une prairie permanente.

Le ratio entre la surface en maraîchage et celle en prairie dépend de nombreux facteurs dont la qualité du sol et l’intensification des cultures. Un ratio 1:1 semble adéquate dans de nombreuses situations (en ajoutant des engrais verts dans les rotations) mais d’autres sources citent un ratio de 1:2 voire 1:3.

Les semis directs

Les semis directs nécessitent un semoir de précision de qualité adaptable aux différentes tailles de graines et espacements recherchés. Il est recommandé de planter par semis direct seulement les cultures qui ne sont pas transplantables facilement ou économiquement peu intéressantes comme par exemple les carottes, panais, courges, maïs, pois, haricots, radis et épinards.

La transplantation

De nombreuses graines sont plus adaptées à être plantées dans un espace avec des conditions culturales contrôlées. La transplantation est utilisée pour le céleri, laitue, oignon, tomate, concombre, melon et le persil. Elle comprend trois étapes :

  • Le démarrage : dépendant du support de culture, du terreau et du climat contrôlé,
  • Le rempotage (dans un contenant plus grand) : nécessaire que pour toutes les cultures longues comme la tomate,
  • Le repiquage en pleine terre : devant être optimiser en temps pour rentabiliser la culture.

Les plants en mottes

Cette technique est plus simple, plus efficace et moins cher que les précédentes. Elle est applicable sur pratiquement toutes les cultures. Il y a différents moyens pour les faire allant du petit outil manuel à la machine automatique produisant 10 000 mottes par heure. Sa taille est déterminée en fonction du type de plantes et de la durée avant sa transplantation. Des petites mottent peuvent être repiquées dans des plus grandes ajoutant une possibilité très intéressante pour certaines cultures.

La composition de la motte (terre, compost et éventuels compléments) doit être de bonne qualité, c’est un élément clé de la réussite de cette technique. Différents mélanges sont possibles, en voici un exemple :

  • 3 sceaux de tourbe brune
  • 120ml de chaux
  • 2 sceaux de sable grossier ou de perlite
  • 720ml de fertilisant (mélange de craie, sang, phosphate de roche et sable glauconieux)
  • 1 sceau de terre
  • 2 sceaux de compost

La graine se met ensuite à la main. Des systèmes automatisés existent mais sont onéreux et réservés aux industriels. Un système fait-maison basé sur l’aspiration des graines sur une plaque de plexiglas perforée est très performant.

Le repiquage en pleine terre

Plusieurs points sont importants pour la bonne mise en place de ces jeunes plants :

  • Les mottes ou godets doivent être préalablement humidifiés avant leur repiquage.
  • Seulement après que les racines soient installées dans le sol, là celui-ci devra être également humide.
  • Les transplants doivent être en contact fermement avec le sol (pour éviter les poches d’air) : l’irrigation juste après la transplantation permet de limiter ce risque
  • Une profondeur uniforme de plantation
  • L’espacement entre les plants doit être constant (différents outils existent pour cela : rouleau de marquage, râteau…)

L’enherbement

La gestion de l’enherbement peut être soit chimique (en conventionnelle) soit physique, ce qui est recommandé (arrachage, mulchage, buttage).

L’outillage et le timing sont importants pour la réussite de cette étape. Plusieurs outils sont indispensables :

  • La houe maraîchère (avec un étrier oscillant) à double roues
  • La binette à long manche (pour conserver une posture droite), bien aiguisée et légère
  • Une houe à fil métallique de plusieurs dimensions
  • Un pyrodésherbeur (fonctionne au gaz) : est très efficace pour des faux semis
  • La solarisation
  • Le couvert végétal

Pour une bonne gestion il faut agir vite (lorsque les adventices sont encore petites) et au bon moment (en tenant compte de la météo).

Les ravageurs

L’objet ici est de savoir faire coexister les plantes avec la faune. La compréhension des processus naturels est préférable avant une quelconque intervention. En effet, l’état d’esprit de lutte permanente n’est pas constructif dans la résolution de problèmes.

Les attaques de ravageur et maladies sont une indication d’un stress de la plante ou de conditions environnementales défavorables à son bon développement.

L’idée générale est qu’il faudrait s’attarder sur la recherche de la bonne santé et du développement des défenses immunitaires des plantes plutôt que la recherche des maladies qui peuvent l’atteindre. En effet cette dernière mène inévitablement à un état d’esprit destructeur envers les indésirables. Il faut rechercher l’établissement d’un écosystème équilibré. Cela éviterait le mouvement qui recherche à remplacer chaque action prise séparément de l’agriculture chimique par une d’ordre biologique : en effet pour être cohérent le système est à revoir dans sa globalité.

Les ravageurs : les solutions palliatives temporaires

L’idéal étant un écosystème équilibré et une pleine santé des plantes cultivées. Mais cet idéal passe par une phase de transition qui doit être maîtrisée. Les approches pouvant être utilisées sont les suivantes (bien qu’elles ne doivent pas être rendues indispensables ni systématiques) :

  • L’approche nutritionnelle : pulvérisation de purin, macération…
  • L’action physique : utilisation de voiles (notamment après une transplantation où la plante est susceptible d’être en stress et donc d’attirer des ravageurs)
  • Les pesticides naturels : solution court-terme comme le prouve la résistance grandissante des ravageurs face aux produits.

La récolte

La récolte consiste à conserver la grande qualité des cultures jusqu’au consommateur de manière efficace et économiquement viable. La préservation de la qualité se fait globalement par une récolte lorsque la température est basse. Le choix des outils et équipements doit se faire dans l’optique d’être efficace et rentable : la vitesse est importante mais également la précision. Certains outils sur-mesure peuvent être fabriqués comme un Charimaraîch’. L’utilisation d’un espace de stockage réfrigéré est très utile, il permet notamment plus de souplesse d’organisation entre le moment de la récolte et la vente. L’organisation de cette activité doit être soigneusement réfléchie et prendre en compte les éléments suivants :

  • Eliminer le travail inutile
  • Simplifier les mouvements de mains et du corps
  • Mettre en place un espace de rangement du matériel pratique
  • Améliorer la pertinence des outils utilisés
  • Organiser un programme de travail complet et efficace
  • Impliquer les employés dans cette démarche afin qu’ils soient plus intéressés, productifs et qu’ils émettent des suggestions d’amélioration continue.

Le marketing

La vente peut se faire auprès de restaurants, marchés, les paniers ou sur place à la ferme. Plusieurs approches sont possibles comme mettre en avant la haute qualité de ses produits ou la spécialisation dans les cultures à forte demande. Dans tous les styles de marketing, le visuel a une place importante (au niveau du packaging, de la propreté, de l’attractivité et du stand lui-même).

Le prolongement des saisons

Pour satisfaire une clientèle souvent habituée à la non saisonnalité des légumes des grandes surface, travailler sur l’élargissement de la saison devient indispensable. Il faut malgré tout que les pratiques choisies restent rentables et donc soient adaptées à votre contexte. Le paramètre à modifier est le climat. Voici les différentes possibilités :

  • Avec le positionnement des cultures en fonction des caractéristiques de votre terrain : l’ensoleillement, la pente, la protection au vent
  • L’utilisation de bâches plastiques : permettent un réchauffement du sol plus rapide
  • Les tunnels nantais avec un voile d’hivernage (type P17)
  • Les tunnels chenilles
  • Les serres : pouvant en plus être chauffées.

Le cas des serres mobiles

L’idée est de déplacer la structure pour allonger les saisons (et donc profiter des bienfaits de la culture intérieur) mais de la déplacer périodiquement afin de limiter les inconvénients que peut avoir une serre sur le sol et l’environnement proche. Ce système permet au sol :

  • De se reposer : l’intensification des cultures n’est plus ciblée au même endroit, un engrais vert peut alors être introduit dans la rotation sans prendre la place d’une culture rémunératrice
  • De retrouver un cycle naturel en étant reconfronter à la pluie, au vent, aux insectes…
  • D’intensifier les successions de cultures sous abris puisqu’une culture peut être implantée avant l’arrivée de la serre et la serre peut être déplacée à la afin d’une culture devenant obsolète mais étant encore en place.

Une serre mobile est conçue avec des roulements allant sur un rail et pouvant être déplacée par une seule personne.

Cultiver l’hiver

La volonté de l’auteur à produire toute l’année et son contexte climatique avec des hivers rudes l’ont amené à beaucoup travailler sur des systèmes de production viables et peu énergivores pour cette saison.

En plus de cultiver sous serre des variétés résistantes au froid (et adaptés aux jours courts), il ajoute à cela un voile d’hivernage, un couvert végétal et l’utilisation de compost (conservant le sol à température). Le chauffage des serres ne se fait que dans les cas extrêmes.

L’auteur a dédié un ouvrage à la culture l’hiver : The Winter Harvest Handbook. Ses travaux sont très reconnus dans ce domaine et sont essentiellement repris dans des fermes au Canada et aux Etats-Unis.

L’élevage

Inclure un atelier animal dans son système est une diversification permettant un complément de revenu et une source de matière organique. Il augmente votre indépendance. Cet atelier est à considérer une fois que celui de maraîchage fonctionne correctement. En voici deux exemples :

  • Les chevaux : le fumier est plus intéressant que celui de vache. Il faut environ trois chevaux (si leur litière est de la paille) pour obtenir les 20 tonnes de fumier nécessaire à vos deux acres de culture. En plus de l’entretien des chevaux eux-mêmes, il faut tenir compte du temps passé et du matériel pour réaliser le compost de fumier.
  • Les poules : elles peuvent être intégrées dans le plan de rotation des cultures (pâture) et agir directement sur le sol. Elles permettent en plus de produire des œufs et de la chair. Ce système nécessite un ou plusieurs poulaillers mobiles. Différents modèles existent et des plans sont disponibles pour une auto-construction.

Les ressources d’information

La formation continue est indispensable pour être un bon agriculteur. Plus on a de connaissances sur les processus naturels moins on a besoin de traiter les problèmes avec des produits ou d’autres intrants. Le biomimétisme est très important améliorer sa compréhension. L’agriculteur doit continuer perpétuellement la réflexion sur comment faire plutôt que quoi acheter.

Les deux sources d’information principales sont : le fruit de vos expériences et celui des autres.

Les expériences des autres sont atteignables :

  • En direct (en visitant des fermes),
  • Via des livres (les librairies sont incontournables),
  • Certaines revues (permettent maintenant d’être au courant des recherches et avancées du monde entier tout en indiquant leurs sources ce qui permet un approfondissement du sujet au besoin),
  • A des conférences,
  • En numérique (Internet).

L’aventure d’une ferme biologique

Il faut voir la création d’une ferme comme une aventure basée sur une éthique. Celle-ci s’articule autour du minimalisme, du respect de l’environnement et de l’indépendance. En tant qu’aventurier attendez-vous à résoudre des problèmes.

En créant votre micro-ferme biologique, vous arrivez à la suite d’un travail gigantesque réalisé par des agriculteurs, chercheurs, philosophes, économistes ayant concrétisés leurs intuitions, expérimentations, efforts dans le but de produire une nourriture de qualité en accord avec son environnement et luttant contre la pression de l’agriculture industrielle et chimique. De nouvelles pistes émergent encore avec la compréhension plus fine des systèmes naturels permettant une agriculture encore plus seine, productive et respectueuse.

En plus d’un métier passionnant, un long chemin intellectuel et spirituel vous attend.

Conclusion

Les méthodes culturales décrites dans ce livre sont bien effectives si les recommandations sont suivies. Libre à vous de les adapter suivant votre contexte et vos expérimentations. Les seules pratiques viables sont celles qui sont durables sur le long terme.

Avis

Livre incroyable ! Une telle quantité d’information intéressantes qu’il en ait frustrant de devoir faire une sélection pour résumer ce livre. Il est conçu avec une approche scientifique sur chacun des points abordés, puis une approche expérimentale (avec les résultats et impressions de sa propre expérience) pour conclure sur des méthodes simples de mise en place et leviers sur lesquels jouer pour atteindre ses objectifs. Des exemples de plans de rotations, des schémas des poulaillers mobiles à auto-construire ou encore des notes sur 26 légumes sont disponibles. De nombreuses illustrations sont également introduites.

Ce livre est également riche en références bibliographiques. Eliot Coleman nous cite des recherches datant du 19ème siècles et début du 20ème siècle surprenantes par leur précocité dans leur compréhension des systèmes agrobiologiques et dans leur démarche de biomimétisme et de respect du cycle naturel.

C’est un livre motivant que je recommande fortement à tous mais plus particulièrement à ceux qui cherche à concevoir un système de culture bien réfléchi et fondé sur la connaissance des processus naturels.

Vous pouvez acheter ce livre sur Amazon ici : The New Organic Grower – Eliot Coleman.

Bien que vous pouvez acheter ce livre avec le lien précédent, essayez de privilégier autant que possible les librairies locales et éthiques !

7 Comments

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