Résumé livre Stone urban farmer
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The Urban Farmer : comment devenir professionnel avec seulement un jardin à disposition

The Urban Farmer de Curtis Stone

Le livre de Curtis Stone « The Urban Farmer«  de 2015 est un guide qui reprend tous les points pour aménager son jardin et en faire une activité professionnelle. Il présente une méthode convaincante pour produire 75000$/an sur 1500m² (aux USA).

Vous trouverez, dans cet article, un résumé du livre et mon avis sur celui-ci.

Avec les différents résumés de ce blog, je veux aider ceux qui, comme moi, veulent s’autoformer (voir l’article sur l’autoformation en agriculture) avant de créer et d’améliorer continuellement leur micro-ferme. La liste complète des livres qui m’ont marqués se trouvent dans l’article « la liste ultime de livres pour réussir son projet agricole« . J’espère que ces résumés vous donneront envie de lire ces livres et de sélectionner ceux qui vous serviront le plus. Et une fois les avoir lu vous pourrez utiliser ces résumés comme aide-mémoires! Bonnes lectures!

Préface de Diego Footer

Rêver de devenir agriculteur est une belle ambition. Mais diverses contraintes existent limitant ainsi la viabilité et la rentabilité de votre projet. Les chiffres nationaux en sont la preuves. Diego Footer a pu échanger avec de nombreux agriculteurs qui ont réussis et d’autres moins. Cela m’a permis de comprendre les réalités de cette vie et les obstacles. Ces derniers incluent l’accès et le prix du foncier, le montant des investissements, le système de distribution peu adapté aux microfermes et un système alimentaire général privilégiant les bas coûts à la qualité, aux nutriments et à la proximité. Créer une microferme rentable est possible mais nécessite une certaine manière de voir les choses. Il faut la conduire en tant que business. C’est ce qu’à réussi Curtis Stone et qu’il décrit parfaitement dans ce livre : « The Urban Farmer ».

Préface de Curtis Stone – Son histoire

Curtis Stone a d’abord été musicien tout en travaillant à temps partiel dans la plantation d’arbres. Il s’est rendu compte de son goût pour le travail en extérieur et proche de la nature. C’est en 2007 où il a réellement pris conscience de la dégradation de l’environnement et de la dérive du système économique profitant à une élite. A la rupture de son groupe de musique, il a remis en question sa vie. Après différentes expériences en Woofing, il a commencé à établir un plan pour devenir maraîcher. Mais l’accès au foncier était compliqué et ses économies en dessous de ses attentes. Il a découvert à ce moment-là le SPIN farming, ce fût le déclic.

Une opportunité de coupler plusieurs jardins urbains totalisant 1/2 acre (environ 2000m²) lui a permis de démarrer en 2009 suscitant l’emballement de voisins et de certains médias locaux. En réalisant 22000$ la première année, 55000$ la seconde et 78000$ la troisième, il s’est rendu compte que la surface cultivée était bien moins importante que le choix des cultures et la distribution. Ses débouchés étaient alors les marchés, CSA (équivalent de l’AMAP) et les restaurants. Après une expérience d’agrandissement et de fusion avec un ami peu convaincante, il s’est remis sur 15000ft² (environ 1400m²), générant 75000$, cultivant seulement 15 légumes différents pour 40h/semaine.

PARTIE 1 : Une ferme en ville

Pourquoi cultiver en ville?

Une multitude de raisons répondent à cette question :

  • Avec une tendance marquée à la collapsologie, l’agriculture urbaine est l’opportunité de repenser l’utilisation des banlieues comme des communautés de fermes résilientes.
  • Le maintien d’un gazon est cher entre le pétrole, l’eau et le temps consacré. Ces dépenses deviennent trop importantes pour la population et sont presque équivalentes à celles nécessaires à la mise en culture.
  • L’accès à ces terres est bien plus aisées qu’à des terres agricoles. Et leur location est peu cher et bien plus accessible que l’achat.

Beaucoup de critères rendent l’agriculture urbaine avantageuse :

  • L’accès aux marchés : autant pour les consommateurs qui sont proches de la source que pour l’agriculteur qui peut livre à vélo.
  • Un démarrage progressif et à faible coût (Curtis Stone a démarré avec 7000$)
  • Un microclimat intéressant : quelques degrés en plus, protection au vent…
  • Des ravageurs facilement contrôlables et des adventices moins présentes qu’en campagne.
  • L’accès à l’eau est déjà effectif
  • La connexion sociale : les clients viennent à vous par curiosité, l’entraide est possible et la vente directe est également facile à mettre en place.
  • L’éducation des populations urbaines : la proximité et l’accessibilité permettent de se rendre disponible pour éduquer les gens sur comment poussent les légumes et sur la nécessité de se nourrir avec des produits locaux.

Rapide vue d’ensemble économique – Urban Farm

Il est possible de produire 19200$ sur 2400 ft² (=222m²) en 7 mois.

La surface moyenne des jardins en Nord Amérique est de 2400ft². Pour avoir le meilleur chiffre d’affaire, il faut :

  1. Se concentrer sur deux types de cultures : celles qui sont rapides (mois de 60jours entre la plantation et la récolte) et celles qui se récoltent dans la durée (ex. : tomates, kale…).
  2. Standardiser les planches : 30inches sur 25ft (76cm sur 7.6m) ce qui permet de réaliser 24 planches sur 2400ft².
  3. Préférer les cultures rapides pour faire plus de rotations (jusqu’à 4/an)

Une planche avec le maximum de rotation peut générer 800$ (200$/rotation/planche). Ce qui donne pour 24 planches et 4 rotations/planches : 19200$.

PARTIE 2 : Une ferme viable sur 1/2 acre ou moins

Pour générer un revenu considérable sur une ferme d’une si petite surface, il faut se focaliser sur la vente directe, des cultures à haute valeur et utiliser des techniques réduisant le travail nécessaire et le temps consacré.

Les différents critères de réussites sont les suivants :

  1. Le choix du site : prendre en compte la démographie, la demande, l’accès aux marchés, l’infrastructure…
  2. L’organisation : les contraintes liées à la surface disponible sont encore plus importantes que pour une microferme rurale. L’organisation doit alors être optimisée au maximum.
  3. Le choix des cultures : elles doivent avoir le plus au maximum des cinq points suivants : la durée de maturité (<60j), le haut rendement par pied linéaire, le prix de vente élevé (>4$/pound), la durée de récolte longue (<4mois), la popularité (beaucoup de demande et pas de saturation).
  4. Prolonger la saison : cultiver toute l’année permet d’avoir des revenus toute l’année par l’utilisation de tunnels nantais et de serres. Les micropousses sont également intéressantes hors saison.

L’infrastructure urbaine de la ferme de Curtis Stone est globalement simple et peu cher, modulable et essentiellement faite lui-même. Il a démarré avec seulement 7000$. Pour réussir il faut commencer petit. Démarrer sur 1/4 d’acre (1000m²) est suffisant et permet de réaliser 50000$/an voir plus avec l’utilisation de serre ou la culture de micropousses en intérieur. Les débouchés doivent alors être adaptées à votre taille : marchés et petits restaurants, de préférence en commençant par des connaissances.

Voici certains objectifs pouvant être atteints :

  • 21600$ en temps partiel sur 1/10 d’acre : environ 36 planches de 30″/25ft sur une saison de 30 semaines,
  • 58800$ en temps plein sur 1/10 d’acre en se focalisant sur les cultures à haut rendement et en faisant 50 plateaux de micropousses/semaine,
  • 87000$ sur 1/4 d’acre avec 90 planches (25 plateaux de micropousses/semaine),
  • 102000$ sur 1/4 d’acre avec 90 planches (50 plateaux de micropousses par semaines),
  • 123000$ sur 1/2 acre avec 180 planches et plus de diversification.

SI vous voulez en savoir plus sur la culture très spécifique des micropousses, je vous conseille la lecture des articles suivants :

PARTIE 3 : Le business de l’agriculture urbaine

Beaucoup de personnes se lancent en agriculture sur petite surface avec beaucoup d’idéologie. Mais il ne faut pas oublier de considérer sa ferme comme un business pour qu’il fonctionne et perdure.

4 principes bons à avoir toujours en tête

  1. Si vos dépenses dépassent vos revenus, vous devez changer quelque chose,
  2. Quand vous dites que vous allez faire quelque chose, faites le. Une poignée de main est un marché conclu.
  3. Une entente n’en ai pas une tant que les deux parties ne sont pas totalement satisfaites.
  4. Si vous faites une erreur avec un client, réparez ça en faisant plus que le nécessaire.

Les 3 conseils principaux de Curtis Stone

  1. Commencez petit : beaucoup de fermes échouent à cause de trop grosses dépenses. Commencez petit et augmentez progressivement.
  2. Gardez ses dépenses basses,
  3. Diversifiez vos réseaux de distribution pour limiter le risque (mais préférer la vente directe).

Le travail et sa gestion

Au démarrage, travailler seul permet de limiter vos dépenses et de commencer progressivement. Par la suite l’aide paraît inévitable. Une ferme urbaine permet de facilement trouver de la main d’oeuvre pour des tâches ponctuelles. La famille et les amis sont sollicitables. Mais dès lors que vous voulez employer des saisonniers, la création de systèmes (process) devient indispensable. Et avant de recruter plusieurs personnes, posez vous toujours la question du pourquoi. Si c’est pour vous faciliter la vie, ne serait-il pas plus simple de réduire sa production?

Logiciel et suivi

Pour optimiser sa ferme et être plus efficient, vous devez utiliser des feuilles de calculs et enregistrer vos actions et résultats. Les tableurs sont l’outil le plus utilisé sur la ferme. Il y en a pour tout :

  • Les plantations
  • Les rendements
  • Des infos sur les cultures
  • Les commandes hebdo
  • Les ventes hebdo
  • Les données sur l’utilisation de chaque planche
  • Le budget et dépenses
  • Les commandes de graines et le stock
  • La progression de la maturité des cultures
  • Les pertes et gâchis.

PARTIE 4 : Trouver le bon site

Pour trouver du foncier, plusieurs techniques existent, si vous avez un territoire bien ciblé utilisez Google Maps, demandez à vos relations proches et faites du porte à porte.

Les 10 facteurs à prendre en compte avec la location sont :

  1. Le propriétaire,
  2. Les précédents du lieux,
  3. L’analyse de sol,
  4. La superficie et la situation,
  5. Les plantes invasives,
  6. La lumière et zones d’ombre,
  7. Les barrières et grillages,
  8. Le vis-à-vis,
  9. L’accès à l’eau,
  10. L’accessibilité.

PARTIE 5 : Mis en place de votre ferme urbaine

Pour convertir sa pelouse en planches prêtes à la production, les étapes sont les suivantes :

  1. Bien irriguer le sol,
  2. Couvrir d’une bâche d’ensilage noir tout l’hiver,
  3. Lorsque le sol est réchauffer au printemps, fraisez le sol en délimitant les planches,
  4. Enlever les pierres et racines,
  5. Aérer le sol avec une grelinette,
  6. Amender,
  7. Préparer les planches pour la plantation (affinage).

L’aménagement du site passe par la standardisation des planches et passes-pieds et doit prendre en compte les facteurs suivants : l’ensoleillement, le drainage et le vent. Il faut également considérer le positionnement des clôtures, portes, zones de passage, arbres et disposition de l’infrastructure.

Le système d’irrigation utilisé est le goutte-à-goutte et l’aspersion. Le budget est d’environ 500$ pour 1000ft². Irriguer au bon moment est primordial.

PARTIE 6 : Infrastructure et équipement de Curtis Stone

Les outils pour une ferme urbaine doivent être compacts, mobiles et légers. Ils doivent être stockés à un endroit stratégique. Voici une liste du matériel utilisé (dépend bien sûr de vos choix culturaux) pour un total entre 7000$ et 17000$ :

  • Chambre froide,
  • Station de lavage,
  • Séchoir,
  • Station de conditionnement,
  • Bureau,
  • Outils : Fourche, grelinette, houe, rateau, motoculteur, semoir, cageots de récolte, couteaux de récolte,
  • Matériel pour les marchés,
  • Matériel pour le démarrage des plants,
  • Serre de démarrage,
  • Tunnels,
  • Tunnels nantais (avec voiles microclimat et anti-insecte),
  • Moyen de livraison.

PARTIE 7 : Opérations

En tant qu’agriculteur urbain, vous devez vous focaliser sur la minimisation, rationalisation ou élimination de toutes les tâches n’offrant pas un retour immédiat et quantifiable. Ceci afin de vous focaliser sur les tâches qui délivrent un retour mesurable : la récolte, la plantation et le marketing.

« Work smarter not harder » : Pour cela lister toutes les tâches de votre ferme et chronométrer les (lavage, conditionnement, irrigation, récolte, plantation, bureau, prise de données au champs). En fonction des temps obtenus posez vous la question de pourquoi vous le faite. Ainsi vous trouverez un moyen de réduire ce temps ou de supprimer cette tâche. L’organisation est primordiale. Vos tâches hebdomadaires doivent être prévues à l’avance et former à terme une routine. Établissez des protocoles pour chacune des cultures et des process pour chacune de vos tâches.

PARTIE 8 : Systèmes de production

Avoir des systèmes (ou process ou standardisation) sur une ferme sur petit surface est indispensable pour une bonne efficacité. Curtis Stone en a pour toutes les tâches : le design des planches, la préparation du sol, la plantation, les micropousses et les méthodes d’extension de la saison.

C’est le point qui le différencie de bon nombre d’agriculteurs et qui lui permet de générer autant de revenu sur une surface aussi petite avec un temps de travail raisonnable.

PARTIE 9 : Les bases de la planification

Une bonne planification est essentielle mais gardez toujours de la flexibilité pour les aléas. Les étapes de planification sont les suivantes :

  1. Déterminez son objectif de chiffre d’affaires,
  2. En déduire le nombre de planches cultivés et de quelle manière (une planche à haute rotation génère 800$ et une à récolte dans la durée génère 400$) suivant votre objectif, la durée de votre saison et votre surface disponible,
  3. Choisissez vos espèces en fonction de votre région, de la demande et de la date à laquelle vous voulez récolter chaque culture,
  4. terminez par établir vos successions. C’est l’aspect le plus compliqué à planifier. Elles dépendent beaucoup de la météo durant la culture précédente.

La partie 10 du livre liste les cultures intéressantes en agriculture urbaine et donne une description de la méthode de production, de récolte, espacements, la saison de production, les variétés, la durée avant maturité et les rendements.

Mon avis

Le livre The Urban Farmer de Curtis Stone est très bien structuré et donne beaucoup d’éléments pour créer sa ferme sur une très petite surface dans le milieu urbain. Il donne les clés pour réussir à vivre de son métier sur 1/4 d’acre.

Curtis Stone nous livre beaucoup de données mais surtout l’état d’esprit à avoir pour mener à bien un projet comme celui-ci. Il nous prouve bien que les techniques culturales ne sont pas pas la principale chose à connaître et à améliorer mais bien l’organisation, les débouchés et les prises de décisions.

Je recommande vraiment ce livre si vous souhaitez vous installer sur très petite surface en milieu urbain. Même si vous recherchez une un peu plus grande surface, il peut tout de même vous être utile en vous donnant la méthodologie pour optimiser chacune de vos tâches.

Retrouvez les avis Amazon avec le lien affilié suivant : The Urban Farmer – Curtis stone (2015). (Disponible que en anglais)

Bien que vous pouvez acheter ce livre avec le lien précédent, essayez de privilégier autant que possible les librairies locales et éthiques !

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