Résumé livre Soltner Guide nouveau jardinage
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Une méthode de jardinage simple et productive

Guide du nouveau jardinage sans travail du sol, sur couvertures et composts végétaux de Dominique Soltner

Ingénieur agricole, écrivain et éditeur français, Dominique SOLTNER présente dans ce livre une méthode de jardinage simple sans travail du sol et avec une couverture végétale permanente. Elle s’inscrit dans le cadre des innovations récentes sur la préservation de la vie du sol (animale et végétale), de nouveaux composts, le BRF (Bois Raméal Fragmenté) et les engrais verts.

Vous trouverez, dans cet article, un résumé du livre et mon avis sur celui-ci.

Avec les différents résumés de ce blog, je veux aider ceux qui, comme moi, veulent s’autoformer (voir l’article sur l’autoformation en agriculture) avant de créer et d’améliorer continuellement leur micro-ferme. La liste complète des livres qui m’ont marqués se trouvent dans l’article « la liste ultime de livres pour réussir son projet agricole« . J’espère que ces résumés vous donneront envie de lire ces livres et de sélectionner ceux qui vous serviront le plus. Et une fois les avoir lu vous pourrez utilisés ces résumés comme aide-mémoires! Bonnes lectures!

Introduction

La méthode détaillée dans ce livre part de deux constats simples :

  • Une pluie après un travail de sol engendre la formation de croûtes et encore plus des levées d’herbes,
  • Après avoir posé en fin d’été du foin, feuilles ou autre paillage épais, au printemps suivant vous verrez une terre propice à la plantation.

On remarque donc qu’en favorisant la vie du sol par le mulchage, les quatre fonctions suivantes ont été réalisées : l’ameublissement, le désherbage, la fertilisation, l’arrosage et la protection de sols.

Chapitre 1 : Le jardinage sur mulch

Voici les quatre tâches à effectuer si l’on démarre un jardin sans travail du sol en automne :

  1. Tondre l’herbe (le cas échéant),
  2. Identifier les plates-bandes permanentes avec de larges allées,
  3. Enlever les vivaces non désirées (chiendent, orties, chardons, rumex, liseron…),
  4. En septembre-Octobre : couvrir le sol avec du foin, pailles, feuilles mortes, fanes de légumes et de fleurs ou de BRF,

Si l’on démarre au printemps, il faut d’abord apporter une couche de compost de quelques cm puis couvrir le sol d’un mulch.

Sous mulch, il est aisé d’effectuer des repiquages (salades, choux, céleri, artichauts, tomates, aubergines, poivrons…). Pour démarrer plus tôt dans la saison, l’utilisation de voile de forçage est intéressante. L’arrosage goutte-à-goutte est très recommandée pour améliorer le démarrage des plants.

Le cas des pommes de terre :

Pour cette culture il faut d’abord écarter le mulch au râteau puis creuser des sillons, placer les plants pré-germés pour enfin refermer la terre (léger buttage) et ne recouvrir avec le mulch qu’après la levée. Ce léger buttage semble indispensable pour éviter le verdissement des pommes de terre.

Le cas des poireaux :

Pour que les blancs soient longs, il faut un ameublissement profond. Pour cela l’utilisation de la grelinette est envisageable ou alors la plantation à la suite d’une culture de pommes de terre. L’arrosage est également recommandé soit en micro-aspersion soit en goutte-à-goutte. Pour éviter la levée des adventices (le sol étant à nu), il est intéressant de butter une fois puis de détruire ce buttage après la nouvelle levée. Vient ensuite un mulchage : fleurs de tilleuls, tontes de gazon, feuilles mortes ou de foin.

Le cas des fraisiers :

Plusieurs choix se portent à vous suivant vos objectifs : remontants ou non remontants, plants frais, en godets ou plants frigo, plantation à plat ou sur butte. Les étapes pour cette culture sont les suivantes :

  • Mulch automne-hiver,
  • Retirer le mulch au moment de la plantation,
  • Butter la plate-bande,
  • Mettre une couche de compost,
  • Placer le système de goutte-à-goutte (le cas échéant),
  • Mettre en place un film plastique (80microns), une bâche tressée ou un feutre synthétique,
  • Planter les fraisiers,
  • Pour un bon développement des plants : couper les premières fleurs,
  • Coupez les stolons,
  • Mettre en place une protection contre les oiseaux (filets).

Des variantes à ces étapes existent au niveau du mulchage. Ici on utilise un couvert artificiel, il est néanmoins possible de couvrir, à la place, avec une couche de tonte de gazon suivi par de la paille ou du foin le mois suivant. D’autres mulch sont maintenant disponibles : écorces de fèves de cacao ou un mélange de compost et de bois broyé.

Le cas des semis :

Sous mulch, seules les grosses semences peuvent se faire en semis. Pour les bulbes d’échalotes et d’oignons, il faut écarter le mulch avant de planter en ouvrant un sillon léger. Pour les grosses graines (cucurbitacées), il faut percer le mulch avec un plantoir. Pour les graines de légumineuses (haricots, petits pois, fèves), les deux techniques précédentes sont possibles.

Les engrais verts :

Les engrais verts sont une culture intermédiaire qui a plusieurs avantages :

  • Couverture rapide du sol : protection contre la battance, le ruissellement et l’érosion des sols,
  • Fissuration des sols par les racines,
  • Développement de la vie du sol par leur décomposition,
  • Libération d’éléments pour les cultures (phosphore, potassium…) par les enzymes sécrétées par leurs racines,
  • Captation de l’azote de l’air dans le cas des légumineuses (trèfles, pois, vesce…),
  • Suppression du lessivage des nitrates,
  • Attirance d’insectes pollinisateurs, mellifères et auxiliaires par leur floraison.

Il est courant de les semer à la volée à la suite d’une culture en été-automne pour couvrir le sol en hiver. Surtout dans le cas des cultures où leur récolte met le sol à nu : pommes de terre, oignons, échalotes…

L’élimination de l’engrais vert se fait soit par les évènements météorologiques soit en les couchant au rouleau ou en les recouvrant de foin, de paille ou d’un film noir pendant au moins 2 mois.

Beaucoup d’espèces d’engrais vert sont disponibles maintenant. Les mélanges sont à privilégier.

Chapitre 2 : Le jardinage sur compost vert

Le compost vert (ou compost de déchets verts) provient d’une quantité énorme de déchets verts de particuliers et professionnels. Ce recyclage répond aux exigences du développement durable. Après un processus effectué par des plateformes (respectant des chartes de qualité), celui-ci est vendu en vrac ou en sacs à des prix très abordables.

Semer sur compost est très intéressant pour les petites graines (carottes, mâche, radis, salades…).  Celui-ci peut être étalé avec un râteau sur la surface de la plate-bande avec une épaisseur de 2-3cm et ne doit pas être mélangé à la terre. Un sillon doit être fait dans le compost avant de semer les graines à la main. Un filet de protection est couramment utilisé pour éviter le grattage des oiseaux. Le maintient de l’humidité l’été peut se faire avec la brumisation, une ombrière ou un voile de forçage.

Une bonne densité de plantation permet que les plantes désirées forment une canopée empêchant les adventices de voir le jour. En effet cette couche de compost leur donne, entre autres, une avance suffisante. L’utilisation d’un sarcloir entre les rangs de semis permet d’enlever facilement des débuts de levée d’adventices le cas échéant.

Il est possible de recouvrir cette couche de compost par un mulch fertilisant. Le compost a une tendance au dessèchement ce qui peut être évité par l’ajout d’un mulch d’écorces de fèves de cacao par exemple.

Après une culture sur compost vert, il est fort probable qu’il y ait un enherbement spontané. Au lieu de travailler le sol pour le supprimer, il suffit de couvrir le sol soit avec une bâche soit avec un épais mulch. Un coup de râteau après quelques semaines vous permettra d’avoir un nouveau lit de semence prêt à l’emploi.

Chapitre 3 : Des explications et des variantes

La compréhension des mécanismes de base du sol est indispensable pour une bonne production végétale. En plus de la partie de ce livre dédiée au sujet, l’auteur conseille un autre de ses ouvrages : « Les bases de la production végétale, tome 1 Le Sol » de D. Soltner (2014).

Les mécanismes de bases mis en évidence dans ce livre permettent de comprendre :

  • La formation de l’humus*,
  • Les différentes fonctions et apports de la culture sur mulch et ceux du paillage,
  • Les besoins en fertilisation et comment sont-ils remplis par les composts et mulch,
  • L’impact de ces pratiques sur la saison hivernale,
  • L’impact sur la biodiversité (parasites, auxiliaires…),
  • Les conditions de réussite de son propre compost,
  • L’efficacité de ces techniques même pour un sol lourd.

*L’humus :

« L’HUMUS est une sorte de colle (un colloïde), agglutinant les particules de terre en mottes stables, résistantes aux pluies ». C’est une partie des matières organiques. Sa matière première est la lignine mais elle est composée aussi de sucres, de cellulose et de matières azotées. Le compost de déchets verts est idéal pour produire de l’humus. Le travail du sol, quant à lui, le détruit.

La méthode Jean PAIN

La méthode de compostage de Jean PAIN, tirée de son ouvrage « Un autre Jardin » est très efficace. Elle est basée sur l’utilisation de ligneux de sous-bois :

  • Coupe en automne-hiver d’arbustes,
  • Imprégnation dans de l’eau pendant plusieurs jours,
  • Tassement,
  • Broyage un mois après,
  • Fermentation chaude donnant un compost en 3 à 5 mois,
  • Application en surface de la bande à cultiver pour poursuivre la maturation du compost,
  • Mulchage sur 10-20cm d’aiguilles de pins ou d’herbes séchées (par-dessus le compost),
  • Repiquage ou semis (en écartant le mulch).

Le BRF (Bois Raméal Fragmenté)

Expérimentée au Québec, l’utilisation du BRF montre de très bons résultats sur le taux d’humus, les rendements et la résistance à la sécheresse notamment due au développement d’un réseau mycélien.

Les effets dus à l’utilisation du BRF sont :

  • Une protection contre la battance, le croûtage et l’asphyxie,
  • La porosité du sol,
  • Une meilleure retenue de l’eau,
  • Le stockage du carbone par l’humus d’origine ligneuse,
  • Le stockage d’autres minéraux (remontée fertilisante),
  • Le piégeage de l’azote en excès (évite le lessivage des nitrates),
  • L’augmentation de la biodiversité de la faune du sol,
  • L’amélioration de la santé des cultures,
  • La diminution voire la suppression des adventices,

Les précautions à prendre :

  • L’éventuel faim d’azote pouvant provoquer l’utilisation du BRF peut être évité avec la culture d’une légumineuse en couvert végétal.
  • L’effet dépressif demande d’attendre au moins 6 mois entre l’application du BRF et la plantation de vos cultures.

La méthode mixte entre celle de Jean Pain et celle du BRF consiste en l’application de trois couches sur le sol : du compost (2 à 4cm), du BRF et du mulch d’automne-hiver (paille, feuilles…).

Les autres applications

Le mulch ne s’applique pas seulement aux potagers, il a complètement sa place pour la culture de framboisiers et même pour les vergers (les exemples abordés dans ce livre sont les pommiers, poiriers, pêchers, cerisiers et oliviers).

Un lit de compost peut également être utilisé avant de planter ou dérouler du gazon.

Les fleurs, rosiers et vivaces sont bien entendu tout aussi réceptifs à la culture sur compost et sur mulch.

Les arbres

En plus d’être une source de production de paillage et de BRF, ils ont beaucoup d’autres utilités et doivent être plantés autant que possible qu’ils soient en haies-clôtures, haies brise-vent, bandes boisées ou isolés. Les trois points à respecter pour leur plantation sont :

  • Préférer l’association d’espèces,
  • Préférer les jeunes plants (1 ou 2 ans maximum),
  • Couvrir le sol avant et après leur plantation.

Se passer d’arrosage

Il existe six effets pour se passer d’arrosage :

  • L’effet réserve d’eau : mulch d’automne-hiver,
  • L’effet épaisseur du mulch : contre l’évaporation de l’eau,
  • L’effet précocité d’installation : consommation immédiate de l’eau,
  • L’effet humus jeune,
  • L’effet lignine,
  • L’effet ombrage : jardins multi-étagés.

Se passer de désherbant

Il est bien sûr possible de se passer de désherbant au jardin :

  • Méthode thermique : brûleur,
  • Méthode mécanique : sarcleur,
  • Méthode préventive : le mulch,
  • L’arrêt du travail du sol qui réveille la dormance de graines.

Chapitre 4 : Pour quels jardins cet autre jardinage

Ce chapitre permet d’observer les bienfaits de ces techniques sur différents types de jardins via quelques explications et surtout beaucoup d’illustrations :

  • Jardins urbains,
  • Jardins de maisons de lotissement,
  • Jardins de maisons rurales,
  • Potagers autour de fermes,
  • Jardins paysans, maraîchers,
  • Jardins de châteaux,
  • Jardins du patrimoine,
  • Jardins de Curé et de monastère,
  • Jardins communaux,
  • Jardins d’écoles,
  • Jardins du Sud.

Mon avis

Cet ouvrage est clairement un guide avec des techniques décrites et illustrées avec précisions. Toutes les techniques n’ont pas été citées dans ce résumé. Il contient également quelques passages avec des astuces pratiques sur le tuteurage ou la pose de bâches et filets de protection ou encore le système d’irrigation.

Le Guide Du Nouveau Jardinage est destiné autant pour les jardiniers que maraîchers. Bien qu’il aborde les productions de framboisiers et de fruitiers, sauf dans le cas d’une petite production ou diversification, ce n’est pas son ouvrage le plus complet sur le sujet. Il est très instructif et permet de comprendre les bases agronomiques derrière ses méthodes. Cela permet de mettre en place des pratiques directement applicables.

J’ai pu voir par exemple l’application avec succès du semis de carottes sur compost qui commence à se généraliser chez beaucoup de maraîchers de petites fermes en recherche de pratiques agroécologiques. Encore faut-il que le compost soit assez fin pour que le semoir de précision ne bourre pas. De même l’utilisation de paillage pour des productions maraîchères est très intéressante mais les moyens pour mettre en place ces techniques peuvent demander beaucoup de main d’œuvre à plus grande échelle par manque de matériel adapté. Repiquer des poireaux sur un mulch de paille est très chronophage !

Je conseille fortement cet ouvrage si vous ne pratiquer pas le couvert végétal, il vous permettra d’être directement dans le sujet et d’expérimenter aussitôt. A vous d’ajuster la technique et les outils en fonction de vos besoins, matériaux disponibles, matériel et surface.

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