Définition permaculture
Définitions

La permaculture

Une définition parmi tant d’autres

Le terme « permaculture », signifiant « permanent agriculture », a été inventé par Bill Mollison et David Homgren et rendu public par le livre Permaculture Tome 1 en 1978. » La dernière édition, traduite en français, date de 2006. Vous pouvez la trouver ici avec son résumé dans cet article.

Dans ce livre, la permaculture est décrite comme une démarche éthique pour une agriculture durable. Il est essentiellement axé sur son application à l’agriculture. Hors depuis, ce terme s’applique également à notre manière de vivre et à la société. En effet le caractère social est essentiel pour la durabilité d’un système.

La permaculture implique d’avoir une vision long terme et permanente dans la conception d’un système. C’est une méthode systémique et globale qui s’inspire des processus naturels (notions de biomimétisme).

Les méthodes en permaculture permettent de déterminer ce qu’il y a de mieux pour un cas en particulier dans un contexte particulier. Rien n’est dicté ni immuable. L’accent est mis sur la durabilité et la résilience du système.

La permaculture n’est pas un retour en arrière. Elle permet de faire face à la complexité des problèmes actuels par des solutions complexes très locales et basées sur une connaissance approfondie des milieux naturels. Elle nécessite de continuer à étudier les processus naturels et d’améliorer notre compréhension du vivant avec les outils scientifiques actuels.

La chimie et la sur-mécanisation est une voie qui a résolue un problème court terme pour une époque donnée. La permaculture est la meilleure voie à suivre dans une démarche long terme, éthique et durable. Contrairement à l’agriculture conventionnelle, la permaculture recherche l’efficacité énergétique.

Cette démarche implique plusieurs points :

  • Une observation approfondie de l’environnement local et des processus naturels
  • Une conception réfléchie d’un système englobant tous les aspects le définissant et le composant,
  • Un entretien raisonné des différentes successions courts termes tendant vers un équilibre long terme,
  • L’intégration d’une démarche évolutive, éthique et peu consommatrice d’énergie.

La conception d’un design en permaculture est le point le plus complexe de cette démarche. Une méthodologie a été mise en place pour la faciliter : la méthode VOBREDIM :

  • Vision : permet de mettre en avant les besoins du ou des concepteurs pour maintenir une cohérence aussi bien court terme que long terme dans le système et donc augmenter les chances de réussite dans le temps d’un tel projet ,
  • Observation : pour les puristes cette phase doit durer au moins 1 an pour voir l’influence de tous les différents facteurs au cours des quatre saisons (topographie, cycles biologiques de la faune, flore du sol, eau et son écoulement, vent, soleil…),
  • Bordures : matérielles (limites géographiques, financières…) et immatérielles (compétences, législation, voisinage…)
  • Ressources : ressources du terrain, plantes, points d’eau, sol, matériel, personnes, financement…
  • Évaluation : bilan des trois premiers points et mise en relation avec ses propres besoins,
  • Design : processus créatif d’aménagement devant trouver l’équilibre entre les points précédents et ses besoins,
  • Implémentation : mise en place du plan de design,
  • Maintenance : ajustements pour conserver le système en place et suivre le plan des différentes successions.

Le design en permaculture

Après une phase d’observation, l’étude des bordures, des ressources et une vision globale long terme du concepteur, il est temps de passer au design.

Le design représente l’agencement des différents éléments dans l’espace et dans le temps. L’agencement dans l’espace passe par la notion essentielle de zonage. Ce concept est basé sur la fréquence d’utilisation d’une zone : plus celle-ci est fréquentée plus elle doit être proche de son habitation. Voici les 6 zones :

  • Zone 0 : Sa maison d’habitation
  • Zone 1 : La culture intensive, le jardin, les serres
  • Zone 2 : Le verger et la basse-cour
  • Zone 3 : Le pâturage et les grandes cultures (céréales)
  • Zone 4 : La sylviculture (bois d’oeuvre, de construction, de chauffage)
  • Zone 5 : La zone sauvage, exclusivement dédiée à l’observation voire la cueillette de certaines plantes

Lors de la conception il faut prendre en compte la diversité et l’abondance des espèces à intégrer. L’idéal étant de s’inspirer d’une forêt. Celle-ci peut être décomposée en 7 strates :

  1. Sous-sol (Rhizosphère)
  2. Couvres-sol
  3. Taillis (buissons bas, herbes annuels)
  4. Arbustes
  5. Lianes (Plantes grimpantes)
  6. La sous-canopée (arbres intermédiaires)
  7. La canopée
Illustration des 7 strates du jardin-forêt par l’association « La Forêt Nourricière »

Une des raisons d’utiliser autant de strates différentes est de maximiser la surface végétale au soleil.

 « La permaculture est avant tout une agriculture de la photosynthèse »

Henri Messerschmitt

Selon Bill Mollison

Bill Mollison, l’un des co-fondateurs de terme « permaculture » a décrit, après ses premiers ouvrages Permaculture Tomes 1&2, les 9 principes selon lui de la permaculture :

  1. Prévoir l’efficacité énergétique de notre design
  2. Emplacement relatif
  3. Circulation d’énergie
  4. Effet de bordure
  5. Chaque élément doit avoir plusieurs fonctions
  6. Chaque fonction est remplie par plusieurs éléments
  7. Travailler avec la nature plutôt que contre elle
  8. Faire le plus petit effort pour le plus grand changement
  9. Le problème est la solution

Il les a détaillé dans son ouvrage : « Permaculture : a designers’s manual » (1988).

Selon David Holmgren

David Holmgren, l’autre des co-fondateurs du terme « permaculture », a établi les trois principes éthiques a respecter :

  • Prendre soin de la terre
  • Prendre soin de l’humain
  • Partager équitablement

Il a également posé 12 principes de conception :

  1. Observer et interagir
  2. Collecter et stocker l’énergie
  3. Créer une production
  4. Appliquer l’auto-régulation et accepter la rétroaction
  5. Utiliser et valoriser les services et les ressources renouvelables
  6. Ne pas produire de déchets
  7. Partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails
  8. Intégrer plutôt que séparer
  9. Utiliser des solutions à de petites échelles et avec patience
  10. Utiliser et valoriser la diversité
  11. Utiliser les interfaces et valoriser les éléments en bordures
  12. Utiliser le changement et y réagir de manière créative

Ces différents principes sont détaillés dans son ouvrage : « Permaculture : Principles & pathways beyond sustainability » (2002).

Et vous dans tout ça ?

Qu’importe votre projet, vos ressources, objectifs et contexte, aujourd’hui, un nombre incalculable de ressources s’offrent à vous pour :

  • Approfondir l’état d’esprit : autant sur son application dans le milieu agricole que dans la société,
  • Apprendre la pratique : au travers des ouvrages et formations sur le design, la connaissance des processus naturels et les techniques de réalisation et de maintien d’un système,
  • Faire des essais : sur petite surface en expérimentant puis en agrandissant ce qui fonctionne.

Énormément d’ouvrages sur le sujet ont vu le jour. Voici ma sélection :

  • Pour approfondir sa compréhension globale :
Permaculture Tome 1 – B. Mollison & D. Holmgren
(Retrouvez le résumé ici)
Introduction à la permaculture – B. Mollison Permaculture : Guérir la terre, nourrir les hommes – P. & C. Hervé-GruyerLa permaculture : En route pour la transition écologique – Grégory Derville
  • Pour les jardiniers :
Permaculture : Le Guide pour bien débuter – Annie LagueyrieLa permaculture mois par mois – Damien Dekarz
  • Pour les projets agricoles :
Permaculture Tome 2 – Bill Mollison & David HolmgrenPermaculture : a designers’s manual – Bill MollisonVivre avec la terre – Méthode de la ferme du Bec Hellouin – Perrine et Charles Hervé-Gruyer

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